Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.


 
AccueilAccueil  RechercherRechercher  Dernières imagesDernières images  S'enregistrerS'enregistrer  ConnexionConnexion  
Strawberry Pub



Strawberry Friends



Le deal à ne pas rater :
Cartes Pokémon 151 : où trouver le coffret Collection Alakazam-ex ?
Voir le deal

S'il m'était donné un jour de voir ma muse...saurais-je la reconnaitre? [Gil]

MessageAuteur
MessageSujet: S'il m'était donné un jour de voir ma muse...saurais-je la reconnaitre? [Gil] S'il m'était donné un jour de voir ma muse...saurais-je la reconnaitre? [Gil] EmptyMer 21 Juil - 1:00

Civic center. Magnifique...j'en avais entendu maintes et maintes fois parler, et étant Britannique d'origine n'avait encore jamais eu l'occasion de la voir de mes propres yeux. Mon pays natal est un endroit froid et humide, rien à voir avec le climat toujours chaud et sec de San Francisco, nous n'étions pas arrivés ici depuis longtemps le groupe et moi, notre première véritable incursion aux Etats-Unis, et déjà je sentais que quelque chose de fort allait nous arriver ici.

Un bizarre sentiment d'euphorie m'envahissait alors que je parcourais la place de long en large. Je me plaisait en Angleterre, indéniablement, ce pays était le mien après tout, même si la vie n'avait pas toujours été rose là bas. Mais même si j'y avais vécu beaucoup d'épreuve, j'y laissais aussi une multitude de souvenirs heureux. Cependant l'atmosphère de cette ville me prenait aux tripes...d'une façon totalement inexplicable!

J'arpentais tel ou tel sentier, traversait telle ou telle rue, pour en revenir incessamment à cet endroit, les bureaux. Dieu seul sait pourquoi d'ailleurs. Quelque chose m'attirait en ce lieu, je ne savais pas trop quoi au juste, mais chaque fois que j'essayais de m'en éloigner, j'éprouvais l'irrésistible envie d'y revenir. Je passais quelques minutes assis à la terrasse d'un café, dégustant une bière. Puis je me relevai et reprenait ma route.

Passant devant des bâtiments datant certainement de plusieurs décennies, voir même bien plus, mon regard fut soudain attiré par une petite plaque dorée fixée sur une porte d'entrée. Un cabinet d'avocat, parfait, justement le genre de personne que je cherchais, un avocat. Nous venions de nous faire coller un procès aux fesses pour dégradations dans un hôtel, et ne connaissant personne dans ce pays, il fallait rapidement trouver quelqu'un. Nat était en colère après nous et c'était une bonne occasion de me racheter et de lui faire plaisir.

A l'intérieur, tout respirait le calme et la sérénité, il y avait un petit couloir très sobre qui donnait sur une petite salle d'attente, je m'installai dans un des fauteuils mis à dispositions, puis j'attendais de voir si quelqu'un allait venir me recevoir. A vrai dire, je ne savais pas même pourquoi j'étais entré ici sans même avoir de rendez vous, une pulsion incontrôlable, l'impression que je ne pouvais pas rentrer chez moi avant d'être parvenu jusqu'ici! J'espère que je ne vais pas me faire jeter rien que pour cette raison.

Ne voyant personne venir, je me dis un court instant que peut-être le lieu était désert...mais je sentais pourtant une présence derrière la porte intimidante qui me faisait face, cette ambiance austère mais tranquille me laissait perplexe. Devais-je entrer ou non? Je finis par frapper et aucune réponse de venant, je décidais d'entrer malgré tout.

*m'enfin Vince tu fais quoi là? T'es pourtant pas défoncé! ça se fait pas d'entrer comme ça chez les gens!

Mais ma raison pouvait bien dire ce qu'elle voulait, j'étais tout simplement incapable de ne pas pénétrer dans cette pièce, je ne m'expliquais pas pourquoi, mais le fait était là, j'entrais.

Je posais alors les yeux sur une jeune femme, blonde, irréelle...je ne m'attarde pas spécialement sur le physique des gens en général, mais là force était de constater que cette femme était sublime. Mais pas au sens terne du terme, ce n'était pas tant sa beauté que sa présence qui me faisait de l'effet. Sans rien faire, sans rien dire, elle irradiait pourtant. J'étais estomaqué, mais ne voulant pas passer pour un imbécile, je réussis à prononcer un:

Bonjour!

Je me sentais d'un coup complètement stupide, comme un enfant admiratif et bégayant. Comment faisait-elle pour m'intimider autant, moi qui me foutait en général de tout et de tous, alors même qu'elle n'avait pas encore ouvert la bouche.

Elle s'aperçut enfin de ma présence et leva vers moi un oeil suspicieux.


Dernière édition par Vincent Berresford le Mer 21 Juil - 1:31, édité 1 fois
Vincent Berresford


Vincent Berresford

Messages : 6
Grains de maïs : 12
Date d'inscription : 06/07/2010
Age : 46


S'il m'était donné un jour de voir ma muse...saurais-je la reconnaitre? [Gil] Vide
Revenir en haut Aller en bas
MessageSujet: Re: S'il m'était donné un jour de voir ma muse...saurais-je la reconnaitre? [Gil] S'il m'était donné un jour de voir ma muse...saurais-je la reconnaitre? [Gil] EmptyMer 21 Juil - 1:04

Une main fermement repliée sur un dossier, un stylo bille à l‘appui, je savoure mon café à petites gorgées, explorant le plus sérieusement du monde le contenu des lignes qui se présentent sous mon nez. Il est presque 17h, et je n’ai pas dormi depuis la veille. Rien d’étonnant, j’ai souvent l’habitude d’étudier des dossiers aussi longtemps que je n’ai pas trouvé de potentielle solution. Celui là m’agace particulièrement.

D’un geste brusque, parfaitement contrôlé, et avec toute la froideur que j’ai accumulée en moi depuis des années, je pose ma tasse de café brûlant sur le bureau avant de m’installer sur mon imposant fauteuil tournant. Je suis seule au bureau aujourd’hui. Enfin seule, façon de parler. J’ai congédié secrétaire et stagiaire pour la journée mais Amaury doit traîner quelque part aux alentours. Je lui ai donné du travail histoire de ne pas l’avoir dans les pattes. J’ignore à l’heure qu’il est ce qu’il fait exactement mais il est chargé de renvoyer tous les clients qui ne sont pas là pour affaire urgente. J’aurais pu fermer le cabinet mais ce n’est pas dans mes habitudes, et j’aime rester à disposition pour les affaires de la plus haute importance. Je reçois quelquefois la visite d’illustres personnages du domaine de la juridiction, si j’ose dire, et je ne peux me permettre de les renvoyer. Tout est une question de stratégie. Il y a des gens auxquels on ne refuse rien, en attendant d’être sûr d’obtenir d’eux ce que l’on veut. Il faut tout prévoir. Ou du moins le plus possible. Surprendre. Ne pas se laisser surprendre.

Avec précision et détermination, je tourne sans raison mon café noir, de façon énergique et tout en souplesse pourtant, modérément, histoire de ne rien faire déborder. Je me surprends quelquefois à avoir pris de telles manières au fil des ans. Dire que je ne me souviens pas de mon « ancienne moi » serait mentir. Mais je suppose que toutes ces habitudes me sont désormais plus que nécessaires. Je ne suis plus une petite étudiante hippie qui rêve de changer le monde et qui sans ne rien faire, est persuadée d’y parvenir. Grandir implique gagner en maturité. En principe. Et par là devenir réaliste. Je ne suis plus la petite fille naïve d’autrefois. Celle qui rêvait au prince charmant et récupérait de petits animaux blessés dans la forêt. Quelque part, je fais mon possible pour satisfaire cette part de moi, en aidant de pauvres gens de temps en temps. Mais dans la vie rien n’est tout blanc ou tout noir. Je ne suis pas une sainte, je ne le serai jamais. Certains y arrivent peut-être. Je ne suis pas de ces gens là. Il n’y a pas de bien ou de mal, je dirais. Seulement plusieurs camps. Il suffit de choisir le sien. On peut en avoir plusieurs, également. Et ne pas toujours agir dans l’intérêt de l’un d’eux. Le mieux est d’avoir son propre camp, et de faire à son idée. Chacun pour soi. Il n’y a pas de dicton plus vrai que celui là.

Je n’ai pas besoin de tendre l’oreille pour entendre la lourde porte d’entrée s’ouvrir, laisser passer une personne et le bruit de Civic Center, et se refermer sans trop de discrétion. Sans trop de mal, je devine que l’intéressé s’est assis, et attend patiemment dans le salon prévu à cet effet. Sans y prêter trop attention pour le moment, je replonge dans mon dossier et glisse machinalement un doigt presque affectueux sous la mâchoire de Méphisto, un fin et élancé européen au pelage aussi noir que le charbon qui trône depuis quelques heures sur mon bureau. Majestueux et fier, le félin a pris ses marques dans le bâtiment et règne en maître sur les lieux depuis que je l’ai « adopté ». Calme et indépendant, il fait sa vie et n’est pas le moins du monde dérangeant. C’est une présence à la fois apaisante, et rassurante. Il semble tellement sûr de lui qu’il donne à la fois assurance et confiance. Ce chat est un peu mon alter égo, ici. Et sa couleur effraie de façon délicieuse mes plus superstitieux clients…

On frappe à ma porte. Je lève les yeux et attends. Ce n’est pas Amaury. Il aurait fait le tour et serait entré directement pour me prévenir d’une visite. Je suppose qu’il s’agit du potentiel client. Mon assistant n’a donc pas fait son travail… ou du moins, pas correctement… voilà qu’il va m’entendre, celui là. Je lui donne encore quelques minutes pour rappliquer, fronçant désespérément les sourcils au dessus de mes lunettes. Mais rien ne vient. Du moins, de sa part. Et voilà que sans plus de cérémonie, j’entends le déclic de la poignée, vois la porte s’entrouvrir et un jeune homme hirsute pénétrer mon bureau.

A la fois étonnée et peu ravie de cette entrée, je lui adresse un regard inexpressif avant de déposer mes lunettes devant moi. Je glisse le dossier vers l’avant puis le contemple longuement, avant de me lever. J’ajuste d’un geste bref et précis la veste de mon tailleur, passe avec assurance mes mains sur mes hanches et époussette ainsi discrètement la jupe droite qui couvre jusqu’à mes genoux, et m’avance enfin avec un sourire forcé vers l’inconnu que j’hésite même d’ici à saluer. Ce n’est pas véritablement le genre de client que j’ai l’habitude de recevoir… du moins d’un point de vue coiffure et… vestimentaire. Juger les gens sur une première impression n’est pas une bonne chose et je suis bien placée pour le savoir, mais cet homme là me semble tellement… ailleurs. A part…

-Monsieur. Je suppose que personne ne vous a accueilli à votre arrivée et j’en suis sincèrement désolée. Je ne suis pas censée recevoir aujourd’hui sauf en cas d’extrême urgence. Je suis prête néanmoins à vous écouter pour me faire pardonner. Mhh, je vous en prie asseyez-vous. Un instant s’il vous plaît.

Avec autant d’assurance que de débit, je m’adresse à lui le plus naturellement du monde avant de lui serrer la main et de lui présenter le fauteuil attenant. Puis je me dirige vers la porte du fond, l’ouvre et appelle calmement Amaury d’une voix portante. Lui, il va m’entendre. Mais en priorité, il va me faire un énième café, et offrir à mon client la douceur de son choix. Enfin je rejoins l’intéressé, et m’installe dans mon fauteuil. Je ne prête plus attention à son allure désormais et tâche de me concentrer sur les faits, bien que, tout compte fait, sa tête me dise indéniablement quelque chose.

-Bien. Que puis-je pour vous ?

La question est simple, directe. Je n’ai rien d’un être sympathique, je respire la froideur, l’assurance, mais inspire généralement la confiance à mes clients. Je suis prête à tout, calculatrice et organisée. Ce qui importe, pour leur défense…



Dernière édition par Gil M. Whitaker le Mer 21 Juil - 1:18, édité 2 fois
Gil M. Whitaker


Gil M. Whitaker

Messages : 3
Grains de maïs : 5
Date d'inscription : 11/07/2010


S'il m'était donné un jour de voir ma muse...saurais-je la reconnaitre? [Gil] Vide
Revenir en haut Aller en bas
MessageSujet: Re: S'il m'était donné un jour de voir ma muse...saurais-je la reconnaitre? [Gil] S'il m'était donné un jour de voir ma muse...saurais-je la reconnaitre? [Gil] EmptyMer 21 Juil - 1:11

Alors que j'étais toujours là, planté droit comme un piquet, debout comme un empoté, la jeune femme que je soupçonnais fortement d'être la maitresse des lieux à présent, se leva et vint me serrer la main avec calme et détermination. Machinalement, je tendais la main à mon tour. Tel un robot programmé pour interagir avec son environnement sans vraiment comprendre le pourquoi du comment d'un tel geste. Je me fis violence malgré tout pour revenir à moi et ne pas passer pour un imbécile profond aux yeux de celle qui m'offrait à présent de lui expliquer la raison de mon intrusion dans son bureau.

Mais pas de manière agressive, non...simplement de manière curieuse. Elle réagissait en professionnelle, maitrisant parfaitement le relationnel qu'exigeait sa fonction, et ne faisant pas même une remarque désobligeante à mon encontre sur la façon dont j'étais arrivé ici, elle m'invita même à m'asseoir dans un des confortables fauteuils qui se trouvaient devant son bureau.

Je m'exécutai, j'avais bien raison précise de venir dans ces lieux à vrai dire, mais maintenant que j'étais là, j'étais un peu intimidé. Bêtement je m'en voulais d'avoir dérangé cette personne sans avoir prix rendez vous. Elle était apparemment plongée en plein travail avant que je ne m'immisce dans ce cabinet ou tout semblait si religieusement calme. Elle retourna ensuite prendre elle même place dans son fauteuil, non sans avoir appelé quelqu'un, son assistant très certainement.

Vous n'avez pas à vous excusez...je suis entré ici sans y avoir été invité je l'avoue et je regrette si je vous ai dérangé dans votre travail.

Que faire maintenant, mentir, trouver un subterfuge pour pouvoir m'esquiver en vitesse et tout honteux de ce qui venait de se produire ici? Et puis merde, je n'allais quand même pas faire perdre son temps à cette jeune femme magnifique et qui s'était montré si aimable avec moi. Mais je me demandais bien ce que je pourrait lui raconter.

Une éternité de silence s'installa entre elle et moi, enfin j'exagère mais cela dut bien durer au moins cinq bonnes minutes. Cinq minutes pendant lesquelles un jeune homme se présenta à nous et nous servi une tasse de cafè fumante à chacun, et durant tout ce temps, la magnifique blonde ne détourna pas une seule fois son regard du mien. Elle me dévisageait de manière curieuse et intriguée, se demandant surement quelle espèce de fou je devais être pour être venu jusqu'à elle sans n'avoir rien à lui dire.

Comment lui en vouloir? Mais alors que je commençais sérieusement à songer prendre la poudre d'escampette sans demander mon reste, une illumination me saisit.

En fait, il y a bien une affaire qui me préoccupe et qui pourrait nécessiter vos services. Je suis, enfin nous sommes mon groupe et moi même, en litige avec un hôtel qui nous attaque pour dégradations!

Ma langue se déliant soudain, je gagnais en aisance, redevenant peu à peu moi même, et je lui expliquai alors tout les rouages de l'affaire. Je lui racontais qui nous étions, les membres du groupe et moi même. Ce que nous étions venu faire en Amérique, et surtout ce qui concernait notre différent avec cet hôtel que je trouvais démesuré vu ce qui s'était réellement passé.

Elle me laissa parler sans m'interrompre jusqu'à la fin de mon récit, toujours aussi attentive et concentrée! J'avais l'impression les rares fois où j'osais la regarder en face que je me trouvais en présence de quelque être supérieur, l'impression d'être écrasé par une puissance hors du commun pour qui je n'étais rien qu'une créature insignifiante.

Ma diatribe terminée, le calme s'imposa de nouveau quelques instant, je restais là, attendant tranquillement qu'elle me dise enfin ce qu'elle pouvait bien penser de tout cela. J'étais beaucoup plus détendu maintenant, l'atmosphère du lieu n'avait pas changée, mais je commençais à me faire à cette ambiance, voir même à l'apprécier. Qui eut cru qu'un endroit aussi austère à première vue puisse finir par me plaire?
Vincent Berresford


Vincent Berresford

Messages : 6
Grains de maïs : 12
Date d'inscription : 06/07/2010
Age : 46


S'il m'était donné un jour de voir ma muse...saurais-je la reconnaitre? [Gil] Vide
Revenir en haut Aller en bas
MessageSujet: Re: S'il m'était donné un jour de voir ma muse...saurais-je la reconnaitre? [Gil] S'il m'était donné un jour de voir ma muse...saurais-je la reconnaitre? [Gil] EmptyMer 21 Juil - 1:17


Du coin de l’œil, et donc en toute discrétion bien qu’avec beaucoup d’attention, j’observe paisiblement mon tout nouveau client. Il n’est pas très grand, bien que dans la moyenne et bien plus que moi, ce qui n’est pas difficile. L’œil hagard mais rieur, le cheveu gras, et une voix chaude mais légèrement éraillée, qui recouvre plusieurs années de whisky-cigarettes et un subtil accent anglais, il n’a rien de mes clients habituels, davantage propres sur eux et soucieux de leur apparence, ce qui n’est visiblement pas le cas de cet homme là. Je ne me permettrai pas la moindre remarque sur sa façon d’être ou de se vêtir, et si je ne peux m’empêcher de le constater, cela m’est au fond bien égal. Je détaille simplement par habitude, et même si j’ai plus affaire ces temps-ci à des gens de la « haute société », comme on dit, je ne sélectionne pas mes clients en fonction de leur niveau social. Il m’arrive même de baisser mes tarifs, à l’occasion… Jamais pour les grands de ce monde, évidemment. « Qui a les moyens n’a pas à être privilégié ». On me l’a souvent répété à l’école, pas vous ?

Tandis que le jeune homme s’exprime, Amaury regagne la pièce avec deux cafés en mains. Le mien est au préalable noyé dans un nuage de lait, et sucré. Mon hôte a réclamé le sien préparé à l’identique me semble-t-il, mais peu importe bien. D’un regard noir qui en dit long sur la façon dont j’ai pris sa petite escapade, et d’un geste méprisant de la main, je congédie mon assistant avant d’inviter mon client à prendre ses aises. Je l’écoute avec attention, essayant de décrypter au fur et à mesure à qui j’ai affaire. Pas une lumière, sans vouloir être méchante. C’est là juste un homme qui réclame justice, ce que je suis prête à lui offrir.

Je l’étudie toujours avec précision, plus encore lorsqu’il me dit être membre d’un groupe et avoir des problèmes avec un hôtel de réputation. Il me semble évident que j’ai affaire à un homme connu. Un musicien oui, d’où cette impression de déjà vu. J’ai déjà remarqué sa bouille de gamin mal coiffé quelque part, c’est évident. Sur un album, une affiche, bien que je ne sache rien du groupe dans lequel il s’affiche. Je ne m’intéresse pas suffisamment à ces choses là pour être au courant, et cela m’importe peu, en toute honnêteté. J’apprendrais qui il est vraiment bien assez tôt, il n’y a pas de doutes à ce sujet.

Haussant un sourcil interrogateur, je témoigne pourtant de toute mon attention à Monsieur Berresford, qui avance dans son histoire et ses problèmes. Il m’est un peu difficile de le comprendre, mais j’arrive tout de même à le suivre. Il est extrêmement brouillon dans sa façon de s’exprimer et d’exposer les faits. Il bafouille, s’égare. Je le remets dans le droit chemin à coups de crayons et d’affirmations. D’après ses dires, il est clair que monsieur le dirigeant de se fait plaisir. Mon petit musicien n’a pourtant pas bien l’air d’être à plaindre, mais il a su m’attendrir dans une moindre mesure, et si je ne doute pas qu’il ait suffisamment d’argent sans être obligé de venir se plaindre à un avocat, il m’est agréable de lui venir en aide. C’est mon métier, après tout. Dans cette histoire, il y a clairement un arnaqueur, et des arnaqués. Je soupçonne le patron de profiter du passé "ravageur" de nos musiciens pour se faire quelques milliers de dollars sur leur dos. Cette affaire ne devrait pas me prendre trop de temps, le genre de procès expédié vite fait bien fait. Je sais déjà plus ou moins comment faire sombrer notre adversaire. Oui, « notre », car maintenant le combat de cet homme est aussi MON combat.

Avec son aide, je liste sur un bout de papiers les documents importants qu’il devra me rapporter, et lui fais remplir quelques banalités, dans l’optique de constituer un dossier. J’ai bien l’impression qu’il est arrivé ici sans vraiment savoir ce qu’il voulait, il avait bien l’air d’un cheveu débarqué sur la soupe. C’est amusant, mais désormais il est ma proie. Je verrais bien évidemment en fonction de la matière mais il ne repartira pas d’ici sans occuper mon esprit jusqu’à sa prochaine visite. Une affaire est une affaire, quelle qu’elle soit. Et celle que j’étudiais juste avant attendra.

Promettant la confidentialité qu’exige mon métier et la situation de mon présent client, je lui demande encore quelques renseignements et vérifie au compte-goutte les informations qu’il couche sur papier sous mes yeux. Je le sens légèrement gêné, maladroit, peut-être un peu… impressionné. Hum. A plusieurs reprises, je relève la tête, me redresse et le contemple avec détermination. De la plus discrète des façons, je profite de la situation, asseyant ma domination sur cet être insignifiant. Un sourire menace d’étirer mes lèvres mais ne visitera jamais mon visage tout au long de cet entretien. Encore moins à ce moment j’imagine ô combien gênant pour sa personne, qui me laissera non pas perplexe, mais étonnée.

Son stylo glisse de ses doigts et roule sur le bureau. Il prend le chemin de dossiers quelque peu inclinés et continue sa route dans le vide. Mon vis-à-vis se précipite pour le ramasser et le revers de sa manche agrippe sa tasse de café brûlant au passage. Sa chemise et mon sol sont trempés. Sa peau, j’imagine, brûlée.

Par réflexe, je dégage mes dossiers et quelques précieuses affaires de mon bureau, avant de m’inquiéter du confort de mon client.

-Hum. C’est navrant. Cela avait eu le temps de refroidir, j’espère… Otez votre chemise, vous n’allez pas rester ainsi.

Je ne vois rien de gênant dans cette remarque, mais lui, visiblement, si. Ce qui a le don de me mettre hors de moi. Je lève les yeux aux ciel et le gratifie d’un regard peu complice. Après quoi je réclame Amaury, qui accourt cette fois sans se faire prier.

-Une chemise à toi pour monsieur, et vite ! De quoi nettoyer tout cela, ensuite, …

D’un geste vif de la main, je rassemble la scène des dégâts et fais rapidement comprendre à mon assistant qu’il n’a pas intérêt à traîner. Il s’exécute et je peux enfin me tourner vers mon client dévêtu, et peu à l’aise. Mes talons claquent sur les dalles gelées jusqu’à mon bureau, contre lequel je m’appuie de toute ma fierté.

-Il ne devrait pas tarder.


Gil M. Whitaker


Gil M. Whitaker

Messages : 3
Grains de maïs : 5
Date d'inscription : 11/07/2010


S'il m'était donné un jour de voir ma muse...saurais-je la reconnaitre? [Gil] Vide
Revenir en haut Aller en bas
MessageSujet: Re: S'il m'était donné un jour de voir ma muse...saurais-je la reconnaitre? [Gil] S'il m'était donné un jour de voir ma muse...saurais-je la reconnaitre? [Gil] Empty

Contenu sponsorisé





S'il m'était donné un jour de voir ma muse...saurais-je la reconnaitre? [Gil] Vide
Revenir en haut Aller en bas

S'il m'était donné un jour de voir ma muse...saurais-je la reconnaitre? [Gil]

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut
Page 1 sur 1

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
 :: 
••• San Francisco | Center City •••
 :: 
Civic Center
 :: 
Les Bureaux
 :: 
Cabinet d'avocate de Gil M. Whitaker
-